Le diocèse de Djougou, situé dans le nord du Bénin, a célébré dimanche 8 juin, à l’occasion de la solennité de la Pentecôte, un double jubilé marquant ses 30 ans d’érection canonique ainsi que les 80 ans de consécration de sa cathédrale. À cette occasion, Mgr Bernard de Clairvaux Toha, évêque du diocèse, a dressé un bilan positif de ces trois décennies tout en se projetant avec confiance vers l’avenir.
Créé officiellement le 8 juin 1995 par le pape Jean-Paul II, le diocèse couvre l’ensemble du département de la Donga. Toutefois, l’évangélisation dans cette région remonte bien plus loin, portée notamment par la Société des Missions Africaines (SMA). Le 80e anniversaire de la consécration de l’église du Sacré-Cœur, qui est devenue le siège épiscopal du diocèse, témoigne de cette longue histoire.
La messe d’action de grâce, célébrée lors de la Pentecôte, a été présidée par Mgr Toha. Dans son homélie, l’évêque a souligné la signification profonde de ce double anniversaire : « Faire mémoire, faire un bilan et nous tourner, avec espérance, vers l’avenir ».
La foi et la détermination ont permis de bâtir les bases du diocèse
Pour l’évêque de Djougou, ces 30 années représentent « un parcours marqué par la grâce, les défis, la joie et la souffrance, ainsi qu’une croissance constante, durant lesquelles l’Esprit Saint a guidé, soutenu et fortifié notre Église diocésaine ». Il a profité de cette occasion pour rendre hommage à Mgr Paul Vieira, dont « la foi et la détermination ont permis de poser les fondations du diocèse ». Mgr Toha a également salué le travail acharné des missionnaires, prêtres, consacrés et laïcs engagés dans la proclamation de l’Évangile sur cette terre.
En dressant un bilan, le prélat a souligné que « ces trois décennies ont été marquées par la construction de nouvelles églises, le développement des écoles catholiques, la multiplication des vocations, ainsi que par un engagement social et caritatif important ». Le père Louis Manako, curé de la cathédrale, ajoute que « le diocèse, qui comptait seulement 4 paroisses à ses débuts, en regroupe aujourd’hui 23 ». Il précise également que « le nombre de prêtres est passé de moins de 10 à 61, dont 35 diocésains incardinés ». De plus, « le nombre de catéchistes est passé de 9 à 350 formés, et la communauté chrétienne ne cesse de croître chaque année ».
Une menace terroriste préoccupante
Bien que, selon le père Michel L’Hostis (SMA), environ 150 mosquées existaient déjà à Djougou en 2019, Mgr Toha assure que « la cohabitation avec les frères et sœurs musulmans reste globalement harmonieuse ». Toutefois, il insiste sur le fait que « la menace terroriste constitue une source majeure d’inquiétude ». Depuis 2021, le nord du Bénin est touché par des attaques terroristes qui ont fait de nombreuses victimes. L’évêque évoque également « l’exode des jeunes », un défi important pour le diocèse. En somme, il souligne que « les difficultés liées à la pauvreté et à l’accès aux ressources demeurent un enjeu majeur ».