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Relations Niger-Bénin : une impasse diplomatique persistante

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Relations Niger-Bénin

Niger – Bénin : une impasse diplomatique aux lourdes conséquences humaines et économiques

Depuis le coup d’État militaire de juillet 2023 au Niger, les relations entre Niamey et Cotonou se sont gravement détériorées, plongeant les deux pays dans une impasse diplomatique sans issue visible. Au cœur de cette crise : le refus catégorique de la junte nigérienne de rouvrir sa frontière avec le Bénin, qu’elle accuse de vouloir déstabiliser le régime en place.

Le général Abdourahamane Tiani, à la tête du régime militaire nigérien, multiplie les déclarations accusant le Bénin d’abriter des installations militaires françaises, prétendument utilisées pour former des groupes djihadistes destinés à semer le chaos au Niger. Fin mai 2025, il a réaffirmé la fermeture de la frontière, précisant que « le combat » ne visait pas le Bénin en tant que tel, mais les « troupes françaises de déstabilisation » présentes sur son territoire.

Malgré les tentatives du gouvernement béninois de relancer le dialogue, la position de Niamey reste inflexible. Une situation qui affecte durement les populations frontalières et les échanges commerciaux entre les deux pays. Ibrahim Abou Koura, transporteur nigérien basé à Cotonou, témoigne : « Ce sont les gens des deux côtés qui en paient le prix. »

Autrefois animé par un trafic quotidien de marchandises et de voyageurs, le quartier de Zongo à Cotonou, où Abou Koura stockait ses cargaisons à destination ou en provenance du Niger, est désormais désert. « Les bus ne se remplissent plus, le commerce est à l’arrêt », déplore-t-il.

Deux ans après les premières tensions, les liens économiques et humains se sont considérablement affaiblis, illustrant les répercussions concrètes d’un bras de fer géopolitique sur les réalités quotidiennes des citoyens.

Dans ce quartier de Cotonou, les travailleurs des compagnies de transport assurent toutefois que les déplacements sont toujours possibles. Car si la frontière terrestre est fermée, le fleuve Niger, qui sert de frontière naturelle, reste un lieu de passage fréquenté. « Les marchandises passent et les voyageurs traversent le fleuve pour continuer le trajet en bus du côté du Niger », explique Alassane Amidou, un résident de la ville frontalière de Malanville, au Bénin.

Mais pour les camions qui ne peuvent passer sur l’eau, de périlleux détours par le Burkina Faso et des zones infestées de combattants djihadistes sont devenus obligatoires. « Le corridor Niger-Bénin est aujourd’hui le plus sécurisé, le plus rentable et le plus court pour les transporteurs et les opérateurs économiques », soutient Gamatié Mahamadou, secrétaire général d’un consortium de syndicats de chauffeurs routiers nigériens, à Niamey. Il plaide pour que le régime militaire « normalise immédiatement les relations avec le Bénin », car « il en va de la sécurité des travailleurs, de l’économie nationale ».

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